mercredi 4 novembre 2009

Le recensement biélorusse – The Belarussian Census


(photo: Pancarte électorale: « Le recensement-2009, il est utile à moi, à ma famille et à mon pays. »)
(picture: Billboard « The 2009 census, it's useful to me, my family and my country. »)


En octobre, les autorités biélorusses recensaient la population du pays et chaque citoyen était tenu par la loi de répondre aux quelques 37 questions du formulaire. (voir article – RU-BY) Partout en Biélorussie, des affiches incitaient les citoyens à coopérer. Elles proclamaient: « Le recensement-2009, il est utile à moi, à ma famille et à mon pays. » Au-delà des questions pratiques telles que la propension des gens à habiter ailleurs qu'à leur adresse officielle, ou bien la difficulté qu'avaient les recenseurs à visiter certains lieux 'à risque', des questions politiques ont été soulevées. En premier lieu, certains craignaient que le recensement ne soit utilisé à des fins de surveillance policière et de répression politique et que l'anonymat des gens ne soit pas respecté. Le second point qui a été soulevé par un groupe d'intellectuels et opposants était la question de la langue.



Alors que lors du dernier recensement, en 1999, 73,7% de la population avait désigné le biélorusse comme sa langue maternelle et 36,7% comme langue d'usage à la maison, plusieurs craignent que la présente enquête marque un recul de la langue nationale. En effet, la politique officielle a accentué sa disparition graduelle de l'espace public et privé au profit du russe. Les Biélorusses eux-mêmes sont plutôt passifs face à cet enjeu. C'est pourquoi 51 personnalités des milieux artistiques et culturels biélorusses ont rédigé un appel au peuple biélorusse afin de l'encourager à indiquer le biélorusse comme langue maternelle lors du recensement. (voir article – RU-BY) Ils prétendent que du choix qui sera fait dépend la future politique linguistique du pays (c'est-à-dire qu'une forte baisse de la proportion de la population considérant le biélorusse comme langue maternelle servira aux autorités de prétexte pour continuer la russification).
Une des critiques dirigées envers le formulaire était qu'il donnait une définition de la langue maternelle certes scientifiquement exacte (langue adoptée en premier dans son enfance) selon les critères de l'ONU, mais peu adaptée à la situation biélorusse. En effet, une écrasante majorité des citoyens sont nés en Union Soviétique, quand le russe était encore plus présent, surtout dans les garderies et ont donc souvent balbutié leurs premiers mots en russe, indépendamment de la situation à la maison. Beaucoup ont commencé à utiliser le biélorusse plus tard, dans les années 90. Plusieurs experts pensent qu'il faudrait donc changer la définition de langue maternelle ou bien ajouter quelques questions afin de mieux saisir la complexité locale. (voir article - RU-BY)
La présente question forcerait en toute logique certains de mes amis à déclarer le russe comme langue maternelle même s'ils ont depuis longtemps adopté le biélorusse comme langue d'usage en privé comme en public.
Pour mener ce recensement on a fait appel aux étudiants, libérés de leurs études pendant un certain temps. Au grand désespoir des partisans de la langue biélorusse, nombreux sont ceux qui ont choisi le russe comme langue maternelle, selon ce que me disent des étudiants de Minsk... Les premiers résultats dès février, les finaux en 2011...




In October the Belarussian authorities conducted a census of the country's population and each citizen was forced by law to answer the some 37 questions of the formular. (see article – RU-BY) Across the country, large billboards encouraged citizens to cooperate. They were proclaiming: « The 2009 census, it's useful to me, my family and my country. » Apart from practical issues like the fact that people often do not live at their official address or the difficulties some censors had to visit some 'risky' places, political questions were also raised. First of all some expressed worries less the anonymity of the citizens be not respected and the census be used for police surveillance and political repression purposes. The second question that was raised by a group of intellectuals and opposition activists was the language issue.
Whereas according to the last census in 1999 73,7% of the population chose Belarussian as their mother tongue and 36,7% as the language of use at home, many worry that the present census will be a setback for the national language. Indeed the official policy has been intensifying its gradual disparition from public and private space in favour of Russian. Belarussians themselves are being quite passive on this issue. This is why 51 leading figures of the cultural and art scenes signed an appeal to the Belarussian people to encourage them to designate Belarussian as their mother tongue during the census. (see article – RU-BY) They believe that the future language policy of the country depends from this choice (i.e. a strong drop in the proportion of the population considering Belarussian as its mother tongue will serve the authorities as a pretext to pursue russification).
One of the critics aimed at the formular is that, although it gave a scientifically correct definition of the mother tongue (as the language first assimilated as a child) according to UN criteria, it did not suit the Belarussian situation. Indeed, the overwhelming majority of citizens were born in the Soviet Union, when Russian was even more present, especially in day-care centers, and so most babbled their first words in Russian, independently of the situation at home. Many started to use Belarussian later, in the 90s. Some experts believe that the question should have been changed or that other questions should have been added to better seize the local complexity. (see article – RU-BY)
The question as it has been asked logically forced some of my friends to declare Russian as their mother tongue even if they have long since adopted Belarussian as the language of daily use in private like in public.
To conduct the census, students were called upon and liberated from their classes for some time. At the great despair of the supporters of Belarussian, many people chose Russian as their mother tongue, so students from Minsk told me... First results already in February, the final ones in 2011...

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