lundi 30 novembre 2009

L'autre Holocauste


Roms dans un camp

Grâce au travail incessant d'éducation et d'information mené depuis des décennies, l'histoire de l'Holocauste est connue et diffusée, du moins en Occident. Le meurtre et l'élimination systématique des Juifs d'Europe par les Allemands et leurs alliés fascistes est sans doute le phénomène le plus commémoré et étudié dans le monde. Dans cette histoire, ce qui est arrivé aux Tsiganes, au peuple de la route et du voyage, est une virgule, une parenthèse, une note de bas de page. Et ce, même si tout comme les Juifs, ils furent identifiés comme une 'race' nuisible et inférieure qu'il fallait exterminer. Et pour être exterminés, ils le furent. Les chiffres d'environ 200 000 victimes jusqu'à récemment évoqués ont été sérieusement remis en question par les dernières recherches, qui tendent à prouver qu'entre 500.000 et 1.500.000 Roms périrent dans les territoires occupés par les Nazis et autres fascistes. Retour sur cet autre Holocauste, inconnu, oublié et encore plus souvent nié...

samedi 21 novembre 2009

Inventaire de la démocratie - Democratic Czech-Up




"Après 20 ans il est temps de faire l'inventaire de la démocratie"



Les célébrations entourant les vingt ans depuis le début de la révolution de velours avaient l'avantage d'être tournées vers le présent et d'offrir de nombreuses réflexions sur les changements et leurs résultats. Contrairement à la façon pompeuse, superficielle et même puérile dont a été marquée la chute du mur de Berlin, la société tchèque profite de l'anniversaire de sa révolution pour faire le point, critiquer, débattre et construire. Peut-être que la situation qui a suivi en Tchécoslovaquie puis dans les deux républiques prête plus à réflexion, peut-être est-ce à cause de l'origine estudiantine de la révolte ou bien peut-être qu'en Allemagne, les voix dissidentes sont étouffées par la domination culturelle et économique de l'ouest? Bref, la société civile tchèque fait preuve de maturité dans son regard sur le passé et le présent, tel que l'a démontré l'organisation du cycle de conférences 'L'inventaire de la démocratie'. Pendant ces dix jours, plusieurs orateurs offrirent leurs réflexions sur l'état du système démocratique actuel vingt ans après ses premiers pas.


vendredi 20 novembre 2009

"My jsme to NEvzdali"



"Nous n'avons pas laissé tomber", tel est le titre de l'exposition disposée dans les rues de Prague pour retracer les grands événements, ou plutôt tragédies, qui ont marqués le vingtième siècle tchécoslovaque. De la colline du château jusqu'à la place Vaclav en passant par le parc Kampa, des panneaux bilingues tchèque-anglais présentent aux Praguois et aux visiteurs douze thèmes à travers les destins personnels de témoins. La Deuxième Guerre mondiale & la Résistance, L'Holocauste, Le Gulag, Les années 50, 1968-1969, La dissidence et Charte 77, La normalisation, Nos minorités, Le théâtre et la révolution, Novembre 89 du point de vue de l'ambassade britannique, La Sécurité d'État et Novembre 89, Les manifestations. Nous est offert un véritable regard dans la mémoire collective (officielle) tchèque.

mercredi 18 novembre 2009

Prague, 17 novembre - Prague, November 17



Une autre date symbolique qui a marqué l'Europe est celle du 17 novembre. C'était en 1989 au tour de la Tchécoslovaquie de se débarrasser de son régime totalitaire, parmi les derniers du bloc de l'est. Tout comme le 9 novembre 1989 ne marqua pas la chute du pouvoir communiste en Allemagne de l'est, le 17 novembre ne peut non plus être considéré comme la fin du règne du Parti Communiste Tchécoslovaque. Il s'agit plutôt du début de la fin, de la goutte d'eau qui a tout simplement renversé le vase. L'année 1989 avait été chaude dans le pays, mais on était encore loin du mouvement de masse des journées de novembre. Certains opposants avaient été emprisonnés à nouveau en février, dont Vaclav Havel. Les manifestations se succédaient, pour célébrer le sacrifice de Jan Palach, ou bien l'anniversaire de l'invasion soviétique. À chaque fois, les manifestants étaient peu nombreux, la police, brutale, et les arrestations, nombreuses. Mais on sentait que si le pouvoir tenait bon en Tchécoslovaquie, l'atmosphére internationale, elle, ne lui donnerait plus beaucoup de temps. Avec le mur qui était tombé et Gorbatchiov à Moscou, le parti ne pouvait compter que sur lui même. Alors que se passa-t-il ce 17 novembre 1989?

dimanche 8 novembre 2009

« Plus jamais l'Allemagne! » – « Germany never again! »



« Nie – Nie – Nie! Nie wieder Deutschland! », scandent les manifestants sur la Friedrichstrasse, au coeur de Berlin. Une voix dissidente se fait entendre dans l'orgie nationaliste des festivités entourant l'anniversaire des 20 ans de la chute du mur. Plus que la chute du régime totalitaire d'Allemagne de l'est (DDR), c'est la fin de la division de la nation allemande qu'on célèbre. Et le courant anti-nationaliste allemand se mobilise pour exprimer son refus d'associer le 9 novembre 1989 à une quelconque réunion nationaliste. Au-delà de tout ça, ce mouvement de l'extrême-gauche rejette l'interprétation de la 'fin de l'histoire' (associée à Francis Fukuyama) selon laquelle la fin du communisme en Europe marquerait la victoire finale de la démocratie libérale et du capitalisme. « Es gibt kein Ende der Geschichte – Gegen die Herrschaft der falschen Freiheit », tel est le titre de la manifestation. « Il n'y a pas de fin de l'histoire – Contre le règne de la fausse liberté. » Ce samedi quelques 500 personnes, surtout des jeunes, défilèrent sous cette bannière. Et cela sous très haute surveillance policière...

samedi 7 novembre 2009

Propangande Biélorusse - Belarussian Propaganda


Chaque État diffuse sa propre propagande, a un degré ou un autre. Souvent, les citoyens d'un pays ne s'en rendent même plus compte, soit par habitude, soit par la forme subtile de la dite propagande. Un pays dont les habitants ne risquent pas d'ignorer les messages de son gouvernement, c'est bien la Biélorussie. Là-bas, les grandes affiches publicitaires ne présentent pas le dernier parfum de Chanel ni le nouveau téléphone de Nokia, mais plutôt des images idylliques et des slogans patriotiques. « Pour l'indépendance! », « Pour la prospérité! » ou « Pour la victoire! », crient ces panneaux rivalisant d'audacité et d'originalité. En voici quelques uns.


Each State diffuses its own propaganda to a certain degree. Often, citizens of the country are not aware of it anymore, either by habit or because of the sutile form of the propaganda. Belarus sure is a country where inhabitants can not ignore the messages of their government. Over there, giant billboards do not present the latest perfume from Chanel nor the latest mobile phone from Nokia but rather idyllic images and patriotic slogans. « For independence! », « For prosperity! » or « For victory! »; this what those audacious and original billboards are roaring. Here are some of them.



mercredi 4 novembre 2009

« Guten Tag, ich bin das STASI-Schwein! »



(À gauche, symbole de la Stasi – à droite, symbole de Die Linke)
« Bonjour, je suis le salaud de la Stasi! » (La Stasi est la Staatssicherheit, c'est-à-dire la police secrète est-allemande.) C'est avec ces mots que le député Axel Henschke reçoit   les journalistes. Élu tout récemment au parlement du Land (province) de Brandenbourg comme candidat du parti « Die Linke » (La Gauche), Henschke ne cache pas son passé dans la dictature est-allemande. Il a passé sa vie dans le SED (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands) qui a régné en Allemagne de l'Est pendant près de quarante ans. Il fut notamment actif comme collaborateur de la tristement célèbre Stasi, qui possédait le plus important réseau de collaborateurs d'Europe de l'est.

Le recensement biélorusse – The Belarussian Census


(photo: Pancarte électorale: « Le recensement-2009, il est utile à moi, à ma famille et à mon pays. »)
(picture: Billboard « The 2009 census, it's useful to me, my family and my country. »)


En octobre, les autorités biélorusses recensaient la population du pays et chaque citoyen était tenu par la loi de répondre aux quelques 37 questions du formulaire. (voir article – RU-BY) Partout en Biélorussie, des affiches incitaient les citoyens à coopérer. Elles proclamaient: « Le recensement-2009, il est utile à moi, à ma famille et à mon pays. » Au-delà des questions pratiques telles que la propension des gens à habiter ailleurs qu'à leur adresse officielle, ou bien la difficulté qu'avaient les recenseurs à visiter certains lieux 'à risque', des questions politiques ont été soulevées. En premier lieu, certains craignaient que le recensement ne soit utilisé à des fins de surveillance policière et de répression politique et que l'anonymat des gens ne soit pas respecté. Le second point qui a été soulevé par un groupe d'intellectuels et opposants était la question de la langue.