Début septembre, je suis parti de Berlin vers la Biélorussie, pays qui reste assez isolé en Europe, mais qui n'en est que plus intéressant! C'était la troisième fois que je partais pour la Russie Blanche (Беларусь = Biélarus, c'est-à-dire de белая = biélaïa = blanche & русь = rous' = ancien nom de la Russie) et l'expérience reste unique. C'est en Biélorussie que le voyageur contemporain peut se sentir le plus proche de vivre une expérience soviétique. Malgré l'avancée du capitalisme et de la consommation de masse dans ce pays, beaucoup a été préservé de l'héritage soviétique. La rareté de la publicité, les vitrines austères ou inexistantes, les pancartes de propagande et l'ordre absolu impressionneront chaque visiteur. Seule Minsk tend à rassembler aux grandes villes de l'ex-Union Soviétique.
La douane polono-biélorusse s'est transformée en véritable forteresse de l'Europe depuis l'entrée de la Pologne dans l'espace Schengen. Les nombreux liens qui existent entre les populations des deux côtés de la frontière datent de temps immémoriaux, puisque l'ouest de la Biélorussie a fait partie du duché de Pologne-Lituanie pendant des siècles et puis même de la Pologne jusqu'à l'invasion soviétique de 1939. De très nombreux citoyens biélorusses sont d'origine polonaise et il existent aussi des communautés biélorusses dans l'est de la Pologne. Depuis la chute du communisme, la proximité avec la Pologne était devenue une véritable manne pour les traficoteurs de tout genre ainsi que les simples habitants, qui partaient chez leurs voisins profiter du plus grand afflux de biens de consommation ainsi que des prix plus avantageux. À Brest, certaines personnes m'ont dit que environ la moitié de la population de la ville (située à un pas de la frontière) vivaient auparavant de ce trafic. Il va sans dire que cet activité est maintenant devenue plus difficile. La solution pour certains: la carte polonaise.
L'attente est longue, il y a un autre autobus devant nous. Les douaniers polonais inspectent sommairement les passeports et les coffres. Côté biélorusse, je dois d'abord sortir de l'autobus pour aller me faire assurer. Étant le seul 'étranger', je dois me soumettre à la loi obligeant tout citoyen d'un pays étranger (hors CÉI) à souscrire à une assurance locale pour toute la durée du séjour. Le coût: environ 50 cents d'euro par jour. Je me dirige vers la baraque de Белгосстрах (Assurance gouvernementale de Biélorussie) où deux jeunes filles meurent d'ennui et tuent le temps en se faisant les ongles.
Muni de mon assurance je dois me diriger vers les bâtiments de la douane avec mes bagages. Là, un peu sympathique douanier inspectent nos passeports et un autre fait passer nos sacs au scanneur. Retour dans l'autobus et départ vers Minsk. Le paysage change brutalement. Les routes polonaises bordées de panneaux publicitaires aux couleurs criantes cèdent leur place à celles de Biélorussie: vides, propres, bordées de forêts touffues et de babouchki ratatinées tentant d'écouler quelques prunes ou quelques poires. Je vois même au bord de la route un homme assis dans son auto, dont le capot est couvert de verres remplis d'eau. Ils ne savent plus quoi inventer pour se faire quelques roubles... Le chauffeur fait ainsi son épicerie, arrêtant l'autobus tous les cent mètres pour acheter quelques fruits et légumes.
Une comédie soviétique nous distrait sur les écrans lors des derniers kilomètres et nous arrivons finalement à Minsk après 19 heures de trajet. C'est la fête de la ville, et partout sont accrochés des banderoles et des affiches souhaitant un joyeux anniversaire à Minsk, qui fête ses 942 ans. Apparemment, l'affichage d'un poster est obligatoire pour tous les magasins, puisque pas un n'a négligé de le faire. Bienvenue en Biélorussie!
The Polish-Belarussian customs became a real fortress ever since Poland entered the Schengen space. The numerous relations that exist between the populations on both sides of the border can not be traced back in time, since the western part of Belarus was part of the Polish-Lithuanian Grand Duchy for centuries and even belonged to Poland up to the Soviet invasion of 1939. A lot of Belarussian citizens are of Polish origin and some Belarussian communities subsisted in eastern Poland. After communism's fall the proximity with Poland became a real godsend for all kind of small-time smugglers and even for local inhabitants who could profit from the wider choice and the cheaper prices of consumption goods. In Brest people told me that close to the half of the population of the city (literally one step away from the border) lived from this trafic. It goes without saying that such an activity became much more difficult. For some, there is a solution: the Polish card.
The waiting draws on: there is another bus in front of us. The Polish border guards swiftly inspect our passports and the trunks. On the Belarussian side, I have to get out of the bus to take an insurance. Being the only 'foreigner', I have to submit to local law compelling every foreign citizen (except CIS nationals) to subscribe to a local insurance policy for the length of my stay. The cost is about 50 cents euro per day. I walk for the Белгосстрах shack (Belarussian government insurance) where two young girls are bored to death and filling time by doing their nails.
With my insurance policy in the hands I make for the customs building with my luggages. In there a less than friendly custom guard inspects our passports and another passes our bags through a scanner. Back in the bus and off to Minsk. The landscape brutally changes. The Polish roads bordered by colourful ads give way to the Belarussian ones: empty, clean, bordered by thick forests and shriveled babushki trying to sell some plums or some pears. I even saw a man sitting in his car on the side of the road, with his hood covered by filled water glasses. They don't know what to invent anymore just to make a few roubles... The driver runs his errands, stopping the bus every hundred meters to buy some fruits and vegetables.
A Soviet comedy entertains us on the screens during the last couple of hours and we finally arrive in Minsk after a 19-hour ride. It's the town's day and everywhere banners and posters are hanging to wish Minsk a happy anniversary, its 942th. Apparently the display of a poster is obligatory for all stores since not one neglected to do so. Welcome to Belarus!
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