dimanche 13 décembre 2009

Chicane polonaise




Le 13 décembre 1981, il y a exactement 28 ans, le nouveau premier secrétaire du Parti Ouvrier Unifié de Pologne décrétait l'état de guerre sur tout le territoire de la république. Le général Wojciech Jaruzelski voulait briser les reins du mouvement syndical indépendant 'Solidarność' (Solidarité) qui par son ampleur menaçait la mainmise du parti sur le pays. En effet, depuis les accord d'août 1980 entre le pouvoir communiste et les grévistes de Gdansk, le syndicat avait été officiellement enregistré et près de dix millions de citoyens l'avaient rejoint, sur une population de 36 millions. Il s'agissait bien plus d'un syndicat, c'était un véritable mouvement citoyen. La décision de Jaruzelski a été souvent disputée depuis la fin du régime communiste, et surtout depuis sa mise en accusation pour 'crime communiste' et 'violation de la Constitution'. Et la société polonaise est divisée.

mercredi 9 décembre 2009

Dzsemsz Bőnd


Dans la foulée des célébrations des vingt ans depuis la fin du bloc soviétique en Europe Centrale et Orientale, le Musée d'histoire allemande à Berlin présente une série de films. Dans l'imposant bâtiment de la prestigieuse avenue Unter den Linden, entre l'université Humboldt et la Spree, plusieurs expositions retracent l'histoire de la division, la chute du mur et, bien évidemment, la réunification. Le cinéma du musée projettait dernièrement des films inédits et encore très peu diffusés venant des archives des différentes polices secrètes du bloc. Afin de former leurs agents, ces différents services de sécurité d'État avaient tourné de nombreux films démontrant comment prendre en filature, recruter des agents, démasquer les ennemis et fouiller des appartements, entre autres. Après la chute du mur, les différents instituts s'occupant du passé totalitaire sont tombés sur ces films, parfois 10 ans plus tard! Hier, c'était au tour des Hongrois de nous en mettre plein la vue avec leurs divertissantes 'oeuvres cinématographiques'. Du vrai James Bond, sauce goulash.

lundi 7 décembre 2009

Dissidence est-allemande


Armoiries de l'Allemagne de l'Est (DDR)
 
Dans la dictature est-allemande de la Deutsche Demokratische Republic (République démocratique allemande, DDR) Le régime ne demandait pas seulement une soumission silencieuse, il exigeait plutôt une allégeance bruyante et publique pour sa politique. Les régimes soviétiques utilisaient le quotidien pour aller chercher l'approbation des gens et faire d'eux de dociles complices. Que ce soit par des votes 'libres' à main levée, des manifestations encadrées ou des élections à liste unique, le citoyen devenait vite un rouage du système. Depuis l'enfance, avec les organisations de jeunesse du parti, les rites d'initiation remplaçant les sacrements religieux, le lavage de cerveau à l'école, etc., le citoyen était modelé selon les désirs de l'État. Et qui s'opposait devenait une cible de la Stasi. Parmi les victimes de la sécurité d'État figurèrent même des écoliers.



lundi 30 novembre 2009

L'autre Holocauste


Roms dans un camp

Grâce au travail incessant d'éducation et d'information mené depuis des décennies, l'histoire de l'Holocauste est connue et diffusée, du moins en Occident. Le meurtre et l'élimination systématique des Juifs d'Europe par les Allemands et leurs alliés fascistes est sans doute le phénomène le plus commémoré et étudié dans le monde. Dans cette histoire, ce qui est arrivé aux Tsiganes, au peuple de la route et du voyage, est une virgule, une parenthèse, une note de bas de page. Et ce, même si tout comme les Juifs, ils furent identifiés comme une 'race' nuisible et inférieure qu'il fallait exterminer. Et pour être exterminés, ils le furent. Les chiffres d'environ 200 000 victimes jusqu'à récemment évoqués ont été sérieusement remis en question par les dernières recherches, qui tendent à prouver qu'entre 500.000 et 1.500.000 Roms périrent dans les territoires occupés par les Nazis et autres fascistes. Retour sur cet autre Holocauste, inconnu, oublié et encore plus souvent nié...

samedi 21 novembre 2009

Inventaire de la démocratie - Democratic Czech-Up




"Après 20 ans il est temps de faire l'inventaire de la démocratie"



Les célébrations entourant les vingt ans depuis le début de la révolution de velours avaient l'avantage d'être tournées vers le présent et d'offrir de nombreuses réflexions sur les changements et leurs résultats. Contrairement à la façon pompeuse, superficielle et même puérile dont a été marquée la chute du mur de Berlin, la société tchèque profite de l'anniversaire de sa révolution pour faire le point, critiquer, débattre et construire. Peut-être que la situation qui a suivi en Tchécoslovaquie puis dans les deux républiques prête plus à réflexion, peut-être est-ce à cause de l'origine estudiantine de la révolte ou bien peut-être qu'en Allemagne, les voix dissidentes sont étouffées par la domination culturelle et économique de l'ouest? Bref, la société civile tchèque fait preuve de maturité dans son regard sur le passé et le présent, tel que l'a démontré l'organisation du cycle de conférences 'L'inventaire de la démocratie'. Pendant ces dix jours, plusieurs orateurs offrirent leurs réflexions sur l'état du système démocratique actuel vingt ans après ses premiers pas.


vendredi 20 novembre 2009

"My jsme to NEvzdali"



"Nous n'avons pas laissé tomber", tel est le titre de l'exposition disposée dans les rues de Prague pour retracer les grands événements, ou plutôt tragédies, qui ont marqués le vingtième siècle tchécoslovaque. De la colline du château jusqu'à la place Vaclav en passant par le parc Kampa, des panneaux bilingues tchèque-anglais présentent aux Praguois et aux visiteurs douze thèmes à travers les destins personnels de témoins. La Deuxième Guerre mondiale & la Résistance, L'Holocauste, Le Gulag, Les années 50, 1968-1969, La dissidence et Charte 77, La normalisation, Nos minorités, Le théâtre et la révolution, Novembre 89 du point de vue de l'ambassade britannique, La Sécurité d'État et Novembre 89, Les manifestations. Nous est offert un véritable regard dans la mémoire collective (officielle) tchèque.

mercredi 18 novembre 2009

Prague, 17 novembre - Prague, November 17



Une autre date symbolique qui a marqué l'Europe est celle du 17 novembre. C'était en 1989 au tour de la Tchécoslovaquie de se débarrasser de son régime totalitaire, parmi les derniers du bloc de l'est. Tout comme le 9 novembre 1989 ne marqua pas la chute du pouvoir communiste en Allemagne de l'est, le 17 novembre ne peut non plus être considéré comme la fin du règne du Parti Communiste Tchécoslovaque. Il s'agit plutôt du début de la fin, de la goutte d'eau qui a tout simplement renversé le vase. L'année 1989 avait été chaude dans le pays, mais on était encore loin du mouvement de masse des journées de novembre. Certains opposants avaient été emprisonnés à nouveau en février, dont Vaclav Havel. Les manifestations se succédaient, pour célébrer le sacrifice de Jan Palach, ou bien l'anniversaire de l'invasion soviétique. À chaque fois, les manifestants étaient peu nombreux, la police, brutale, et les arrestations, nombreuses. Mais on sentait que si le pouvoir tenait bon en Tchécoslovaquie, l'atmosphére internationale, elle, ne lui donnerait plus beaucoup de temps. Avec le mur qui était tombé et Gorbatchiov à Moscou, le parti ne pouvait compter que sur lui même. Alors que se passa-t-il ce 17 novembre 1989?